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rythmes scolaires - Page 2

  • Rythmes scolaires et mensonges

    Il rue dans les brancards, Docteur Peillon : il frétille d'aise à la perspective de se livrer à toutes sortes de pédagogolâtries aussi diverses que variées.

    Quand Docteur Peillon se lance dans de grandes envolées lyriques sur le temps scolaire de sa jeunesse, il est prudent de vérifier ce qu'a en tête Mister Vincent. Ainsi, Peillon assure que de son temps, on étudiait les week-ends et que l'année scolaire était plus longue.

    Rien n'est plus faux et en voici la preuve : le Ministère de l'Éducation Nationale a eu la riche idée de donner accès à tous les calendriers scolaires depuis l'année 1960. Eh bien regardons donc l'année 1960 ! L'école finissait cette année-là le 28 juin. Pour l'année en cours, elle s'achève le 05 juillet. Les écoliers reprenaient le 16 septembre mais le 05 septembre pour l'année 2011-2012 (02 septembre pour les enseignants). Différentiel ? presque 3 semaines de vacances d'été en moins. Ce sont ces vacances-là toujours davantage rognées que Docteur Peillon veut abréger encore plus. Entre-temps, en revanche, les vacances intermédiaires ont enflé à mesure de l'amincissement des vacances d'été. 

    Je ne pense pas que Mister Vincent soit d'un âge canonique, on doit avoir une dizaine d'années de différence à peu de choses près : d'autant que je me souvienne de mon école, j'ai toujours connu le week-end. Docteur Peillon assure pourtant qu'on travaillait la samedi après-midi. Pour ma part, c'était repos le mercredi et école le samedi matin.

    Mais Mister Vincent parle peut-être d'un temps que les moins de 50 ans ne peuvent pas connaître...

    Quoi qu'il en soit, les rythmes scolaires ont évolué considérablement depuis cette époque sans que jamais n'apparaissent significativement des gains en termes de perfomances à l'école.

    En revanche, ce qui a inflationné sous l'effet des prémices du pédagogisme, ce sont les disciplines d'éveil de toutes sortes et puis bien sûr, la masse apprenante . L'école s'est démocratisée : elle est devenue pour tous, mais elle est restée unique, ou presque. Aucun socialiste (et encore moins chez les Populaires) ne veut admettre de commencer à réfléchir sur cette donnée fondamentale : le principe marxiste immuable de l'éducabilité universelle continue de faire force de loi au mépris des développements de chaque individu.

    Rien ne semble venir à bout de la frénésie réformatrice de notre sémillant Docteur Peillon. Enfin...presque : je sens qu'Ayrault commence à s'agacer quelque peu. Il vient de le recadrer une fois de plus sur les vacances de la Toussaint que notre apprenti ministre entendait allonger unilatéralement (personne n'avait été consulté à l'exception d'un quarteron de chronobiologistes en mal de reconnaissance). Au passage, toute la presse a titré bêtement que Peillon allongeait les vacances de quatre jours. Encore une peillonerie : les cours devaient reprendre le jeudi 08 novembre. En réalité, ce sont les jeudi 08 et vendredi 09 que Mister Vincent s'apprêtait à donner généreusement aux écoliers de France et de Navarre (attendons le second round, au passage, car il est évident qu'il allait certainement les reprendre ailleurs par la suite...). Le 10 et le 11 étant un samedi et un dimanche, ils ne sont pas ouvrés. Comme j'ai étudié l'algèbre à l'école, je sais encore compter. Total, deux jours supplémentaires ni plus ni moins.

    Pour ceux qui doutaient du retour des années Jospin et de toutes ses dérives démagogiques il suffit de voir les pédagogols de tout ordre se pâmer de satisfaction : on met l'enfant au centre. Si c'était pour voter Bayrou, why not, mais là, en fait, c'est juste pour servir de faire-valoir à nos experts ès pédagogolâtrie patentés.

     

  • L'arnaque des rythmes scolaires

    Marrante, la solution universelle, du côté des politiques, pour endiguer les maux issus de l'école : passer de 144 jours d'enseignement à 180. Ils sont presque tous d'accord : l'UMP avec Luc Châtel, le MoDem, c'est dans leur programme, les Socialistes, Royal et Peillon sont pour, et les Verts, avec la bénédiction de Gabriel Cohn-Bendit et Meirieu. Je ne connais pas la position de Nouveau Centre ni du Front de Gauche. Évidemment, si les écoles ouvrent plus, les profs vont rester plus, cela va de soi, en dépit des promesses des uns et des autres. Cela sent l'entourloupe à plein nez...Tiens, un calcul simple : prenons un prof qui doit faire, disons, 2 heures de trajet au total par jour pour aller bosser. Imaginons qu'il passe de 144 à 180 jours d'école, quand bien même il bosserait moins chaque jour, il se retrouvera tout de même avec 72 heures de déplacement en plus au minimum. Mais la réalité est encore plus insidieuse et perverse : imaginons que notre bon prof enseigne en collège et qu'il y ait deux heures de trous dans son emploi du temps ; 36 jours de plus, et le voilà mobilisé 72 heures supplémentaires en plus de ses 72 heures de déplacement. Total gratuit donné en plus, 144 heures de temps. Petite division par huit pour simuler notre sympathique camarade enseignant entubé et le voilà avec l'équivalent de 15 jours et demi de travail en plus, sans même avoir eu le temps de calter. Attention, je suis dans une hypothèse optimiste pour mon pote prof, c'est à dire celle où l'allongement de l'année scolaire se fait à horaires constants. Parce que j'imagine que cela doit être tentant, évidemment, de lui en rajouter quelques louches.

    En 1996, il me semble que Bayrou était en désaccord avec Chirac sur l'idée d'allonger l'année scolaire en réservant les après-midis au sport. J'ai souvenir qu'il a été le premier à l'origine de la semaine de quatre jours, mais avec des horaires allégés. Bayrou, me semble-t-il, était favorable à l'idée de ne pas légiférer mais de laisser à chaque collectivité et chaque école le soin de trouver des compromis pour s'organiser au mieux. La proposition du MoDem me paraît autrement plus directive...

    Bon, j'ai tout de même une consolation : ces imbéciles de profs votent bêtement à gauche ou pour les verts, dans 70% des cas. Or l'idée vient de chez eux. Donc ils vont en prendre plein la gueule via ceux pour qui ils votent. Bien fait pour eux. Bon, ils peuvent encore voter Bayrou, je ne pense pas qu'il leur imposera manu militari les dits rythmes, en dépit du programme du MoDem (dont il ne se sent pas forcément comptable).

    Mais ce qui me fait rigoler, ce sont les pincettes qu'on prend çà et là ; vaudrait mieux leur dire directement : écoutez, bande de cons, de bras cassés et de bons à rien, sales gauchistes et/ou privilégiés petits bourgeois, on va vous faire trimer ! Ouais, tas de fainéants toujours en vacances, 30 jours de plus, ça va vous faire les pieds, les gros nuls qui passez votre temps à rien foutre. Et puis ne récriminez pas, vous êtes déjà payés à rien faire, alors grattez-vous pour avoir le moindre centime d'euro d'augmentation. Vous seriez prêts à prendre les enfants en otages pour vos seuls intérêts égoïste, hein, sales chiens ? Mais vous allez, voir, on va faire jurisprudence : désormais, c'est l'intérêt supérieur de l'enfant qui doit guider nos actions, et donc, toutes les professions en relation avec l'enfance pourront être soumises à implémentation horaire sans contrepartie. La noble certitude de travailler pour l'avenir sera une récompense bien suffisante. Voilà, l'enfant au centre du système scolaire, c'est ça !

    Quoi ? Est-ce que c'est du Gabriel Cohn-Bendit dans le texte ? Oh, bien possible...c'est en tout cas ce que pensent les hiérarques socialistes, quelques chronocrétinologistes (ils déterminent scientifiquement le moment où les êtres humains sont les plus débiles dans la journée), quelques instituteurs (et institutrices) mais à la retraite donc pas concernés par les futurs nouveaux rythmes, les profs dégagés/déchargés de toute obligation scolaire (conseillers, membres des commissions Éducation des partis politiques) et une bonne partie de la droite.

    Allez, dans les prochains jours, je vous fais quelques autres professions sur le même refrain.